Épidémiologie, facteurs de risque et état du dépistage actuel du cancer du rectum 18

Anne-Marie Bouvier, Sylvain Manfredi.
Résumé
Les données d’incidence et de survie du réseau des registres de cancers Francim ont permis d’estimer l’incidence nationale du cancer du rectum et son pronostic, jusqu’à vingt ans après le diagnostic. En 2018, 13 744 nouveaux cas de cancers du rectum ont été diagnostiqués en France. Son incidence a très légèrement diminué depuis 1990. Le sexe-ratio H/F a régulièrement diminué au cours du temps, passant de 2,1 à 1,8. 47% des cancers étaient diagnostiqués à un stade d’extension locale, 20% à un stade d’extension régionale et 34% à un stade avancé. Les sujets à risque moyen de cancer du rectum sont les individus des deux sexes de plus de 50 ans. La survie nette à cinq ans était de 60% chez l’homme et de 59% chez la femme. À dix ans, elle était respectivement de 54 % et 47% pour les personnes âgées de 50 ans et de 70 ans au moment du diagnostic. Cinq ans après le diagnostic, l’excès de risque avait presque disparu. La surmortalité liée au cancer survenait principalement dans la première année suivant le diagnostic. Le taux de mortalité en excès diminuait jusqu’à dix ans après le diagnostic, puis restait stable. En France, l’utilisation du test immunologique de recherche de saignement occulte dans les selles, de l’ordre de 30%, se situe bien en deçà des 45% nécessaires pour assurer l’efficience d’un programme de dépistage.
Mots clés : Rectal Neoplasms.
Mars 2022
La revue du praticien n° Tome 72 / n° 4 PDF