Clostridioides difficile: des recommandations actualisées 6

Frédéric Barbut, Catherine Eckert, Valérie Lalande, Killian Le Neindre, Jeanne Couturier.
Résumé
Clostridioides difficile est un bacille à Gram positif anaérobie sporulé responsable d’un large spectre d’infections digestives: de la diarrhée simple spontanément résolutive à la colite pseudomembraneuse qui peut se compliquer de mégacôlon toxique, de perforation et entraîner le décès du patient. Les principaux facteurs de risque d’infections à C. difficile (ICD) sont l’âge supérieur à 65 ans, l’administration d’antibiotiques et les antécédents d’hospitalisation. La virulence des souches est liée à la production de deux toxines, TcdA et TcdB. L’émergence et la dis sémination rapide d’un clone dit «hypervirulent» (027/ NAP/BI) en 2005 a stimulé la recherche clinique et fonda mentale. Des avancées majeures ont été réalisées tant sur le plan épidémiologique (meilleure reconnaissance des formes communautaires d’ICD), diagnostique (nouveaux tests moléculaires) que thérapeutique (nouveaux traitements comme la fidaxomicine, le bezlotoxumab, ou la transplantation de microbiote fécal); ces progrès ont permis la mise à jour des recommandations de prise à charge, sous l’égide de la Société européenne de microbiologie clinique et des maladies infectieuses (ESCMID). Le traitement antibiotique des ICD dépend à la fois de la sévérité de l’infection, du risque et du nombre de récidives. Le contrôle de l’infection requiert, d’une part, la maîtrise de la consommation d’antibiotiques et, d’autre part, la mise en œuvre de précautions «contact» vis-à-vis des patients infectés.
Mots clés : Clostridium.
Décembre 2022
La revue du praticien n° Tome 72 / n° 7 PDF