Épidémiologie et physiopathologie de l’artérite à cellules géantes 39

Hélène Greigert, Bernard Bonnotte, Maxime Samson.
Résumé
L’artérite à cellules géantes (ACG) est une vascularite granulomateuse affectant les patients de plus de 50 ans, préférentiellement les femmes. La physiopathologie de l’ACG fait intervenir des facteurs génétiques et environnementaux qui conduisent à l’apparition d’une inflammation, puis d’un remodelage de la paroi des artères de gros calibre dont les mécanismes sont de mieux en mieux compris. On pense que le processus débute par l’activation des cellules dendritiques de la paroi vasculaire qui recrutent ensuite les lymphocytes T CD4, les activent et induisent leur prolifération et leur polarisation en lymphocytes Th1 et Th17, qui produisent respectivement de l’interféron gamma (IFN-γ) et de l’interleukine 17 (IL-17). L’IFN-γ active les cellules musculaires lisses vasculaires qui produisent des chimiokines induisant le recrutement d’autres cellules mononucléées (lymphocytes T CD4 et CD8 ; monocytes). Cet infiltrat inflammatoire, la différenciation des monocytes en macrophages induisent la production d’autres médiateurs qui provoquent un remodelage de la paroi vasculaire reposant sur une destruction de la paroi artérielle, une néoangiogenèse et une hyperplasie intimale. Ce remodelage conduit à la sténose, voire à l’occlusion, des vaisseaux atteints et ainsi aux manifestations ischémiques de l’ACG. Plus récemment , des mécanismes permettant d’entretenir l’inflammation et le remodelage vasculaire ont été mis en évidence et permettent d’expliquer l’évolution chronique de l’ACG.
Mots clés : Giant Cell Arteritis.
Juin 2023
La revue du praticien n° Tome 73 / n° 9 PDF