Résumé
La prise de décision partagée est, parmi d’autres, un modèle d’interaction et de prise de décision entre professionnel de santé et usager du système de santé. La mise en commun des données médico-scientifiques, de l’expérience, des valeurs et préférences du soignant, d’un côté, et des savoirs, besoins, attentes, valeurs et préférences du patient, de l’autre, aboutit, si les deux parties le souhaitent, à une discussion suivie d’une décision prise ensemble et fondée sur un accord commun. La prise en charge du cancer offre un grand nombre de situations propices à ce partage décisionnel, que ce soit pour le dépistage ou le traitement, en phase curative ou palliative. La prise de décision partagée s’appuie sur des principes éthiques et des courants classiques de la philosophie. Mais si elle place au premier plan le principe d’autonomie, celle-ci ne doit pas devenir « une injonction éthique ». La relation entre personne malade et soignant reconnaît avant tout la capacité et la volonté de participer, ou non, à la prise de décision. Les enjeux sont ceux de l’écoute réciproque, de la reconnaissance de l’incertitude et du rôle des émotions comme leviers éthiques puissants.
