Syndrome douloureux vésical 36

Shahed Borojeni, Benoit Peyronnet.
Résumé
Le syndrome douloureux vésical (SDV), souvent associé aux autres syndromes douloureux pelviens, est défini comme une douleur ou un inconfort chronique en relation avec la vessie, associé à d’autres symptômes urinaires tels qu’une pollakiurie ou une envie permanente d’uriner, en l’absence de pathologie organique. Il touche plus souvent les femmes. Le bilan clinique comprend un calendrier mictionnel et des questionnaires standardisés mesurant l’impact sur la qualité de vie. L’examen clé est la cystoscopie, sous anesthésie locale ou générale, permettant d’éliminer le diagnostic différentiel de tumeur de la vessie et de séparer le SDV en deux entités ou phénotypes : la vessie hypersensible, sans lésion de la paroi vésicale, et la « cystite interstitielle », avec lésion pariétale, caractérisée par la présence de lésions histologiques spécifiques et parfois endoscopiques type ulcérations de Hunner. La physiopathologie serait différente entre ces entités, impliquant de multiples facteurs, tels que l’inflammation, l’auto-immunité, les infections, l’environnement, une dysfonction de la barrière urothéliale, la sensibilisation pelvienne ou centrale et les troubles extravésicaux. Le SDV nécessite une prise en charge globale et multidisciplinaire. La première ligne de traitement comprend habituellement une cystoscopie avec hydrodistension en cas de forme pariétale, l’introduction de l’amitriptyline, la kinésithérapie, un régime alimentaire et la TENS transcutaneous electrical nerve stimulation, neurostimulation électrique transcutanée). Une meilleure compréhension des mécanismes sous-jacents permettrait de proposer un traitement encore davantage individualisé, spécifique du phénotype de SDV
Mots clés : Pelvic Pain.
Juin 2025
La revue du praticien n° Tome 75 / n° 17 PDF