Algues sargasses à l’assaut des Antilles 71

Dabor Resiere, Jonathan Florentin, Rémi Nevière.
Résumé
Depuis 2011, la Martinique et les îles de la Guadeloupe sont touchées par des échouements à répétition d’algues sargasses qui ont culminé avec une vague exceptionnelle en 2018. Si les sargasses (Sargassum natans et S. fluitans) impliquées dans ces phénomènes ne sont ni toxiques ni urticantes, une toxicité indirecte liée à la présence de micro-organismes et de métaux lourds (arsenic, mercure…) dans les amas de sargasses est décrite. De même, après un séjour de vingt-quatre à quarante-huit heures sur le littoral, les algues sargasses entrent dans un cycle de putréfaction responsable de la production d’hydrogène sulfuré (H2S) et d’ammoniac (NH3). La toxicité aiguë de ces gaz est bien connue. Il existe en revanche très peu de données disponibles sur les effets cliniques d’une exposition prolongée à de faibles doses d’H2S ou NH3. Notre équipe a récemment décrit le tableau syndromique de l’exposition chronique et suppose des effets délétères sur le système cardiovasculaire, respiratoire et neurologique.
Octobre 2024
La revue du praticien n° Tome 74 / n° 14 PDF