Risque d’acquisition de bactéries résistantes aux antibiotiques et voyages 20

Paul-Henri Consigny, Laurence Armand-Lefèvre.
Résumé
L’augmentation régulière du tourisme international multiplie les occasions de contact avec des environnements épidémiologiques variés, occasionnant à la fois le risque d’acquisition ou d’infection bactérienne chez le voyageur mais aussi celui de déplacer ces agents infectieux. Avec l’augmentation disparate de la résistance bactérienne aux antibiotiques dans le monde, le voyageur devient une sentinelle microbiologique de surveillance de la résistance. Les voyages ont été associés à l’acquisition d’un portage digestif d’entérobactéries multirésistantes, plus fréquentes en cas de séjour en Asie du Sud, favorisée par l’apparition de troubles digestifs et/ou de prise d’antibiotiques. Mais les voyages ont également été la cause d’authentiques infections à bactéries multi- ou extrêmement résistantes, telles que shigellose, fièvre typhoïde à Salmonella typhi, infections sexuellement transmissibles à gonocoque ou infections cutanées à Staphylococcus aureus résistants à la méticilline (Sarm), pour lesquelles la préoccupation est liée au faible nombre d’antibiotiques restant efficaces. Il est donc nécessaire de rappeler aux voyageurs lors de consultations pré-voyage comment réduire ces risques d’acquisition.
Décembre 2024
La revue du praticien n° Tome 74 / n° 15 PDF