Réduction de la durée des antibiothérapies 26

Aurélien Dinh, Bernard Castan.
Résumé
Les durées de traitement antibiotique constituent un champ important de la recherche clinique actuelle. En effet, raccourcir ces durées au cours des pathologies bactériennes présente plusieurs avantages : diminuer l’émergence de résistance à une échelle individuelle et collective, réduire les coûts, les effets indésirables et l’impact sur l’environnement. Cependant, une investigation rigoureuse est nécessaire pour bien évaluer l’absence d’impact sur le pronostic individuel du patient. Au cours de ces dernières années, plusieurs essais randomisés ont permis de valider des durées courtes d’antibiothérapie pour des pathologies bactériennes fréquentes : cinq jours au cours de pyélonéphrites aiguës simples, sept jours pour les infections urinaires non fébriles de l’homme, de trois à cinq jours au cours des pneumonies aiguës bactériennes, six semaines pour les spondylodiscites à pyogènes. Néanmoins, certaines durées semblent incompressibles et/ou nécessitent une individualisation : quatorze jours pour les infections urinaires masculines fébriles, douze semaines concernant les infections sur prothèses ostéo-articulaires. Il est nécessaire de réduire les durées de traitement antibiotique au minimum nécessaire et d’évaluer des durées personnalisées prenant notamment en compte les patients immunodéprimés, souvent exclus des essais.
Décembre 2024
La revue du praticien n° Tome 74 / n° 15 PDF