Vers des thérapies plus ciblées dans le traitement des vascularites à ANCA 49

Alexandre Karras.
Résumé
Le traitement des vascularites associées aux anticorps anticytoplasme (VAA) des polynucléaires neutrophiles (ANCA) repose sur des stratégies thérapeutiques permettant la mise en rémission et la réduction significative du risque de rechute à moyen terme, dans la grande majorité des cas. Les enjeux majeurs résiduels (réduction de l’iatrogénicité, adaptation du traitement selon le risque de rechute et intensification pour les formes sévères) nécessitent une personnalisation du traitement immunosuppresseur, rendue possible grâce à plusieurs avancées récentes. La réduction de la toxicité des immunosuppresseurs repose sur la diminution des doses de cyclophosphamide et de corticoïdes, le remplacement du cyclophosphamide par le rituximab, mais aussi la possibilité d’utiliser l’avacopan pour arrêter précocement les stéroïdes. Les modalités d’utilisation et la durée du traitement d’entretien par rituximab peuvent désormais être ajustées selon le risque individuel de rechute mais aussi le contrôle de biomarqueurs simples, tels que les ANCA ou les CD19 +. Enfin, le choix de l’immunosuppression initiale et l’utilisation possible des échanges plasmatiques reposent sur un certain nombre de critères cliniques, biologiques et histologiques permettant d’identifier les quelques patients les plus sévères, pour qui le ratio bénéfice/risque d’une intensification du traitement reste favorable. La validation d’algorithmes et de biomarqueurs spécifiques sera l’étape suivante pour personnaliser davantage les approches thérapeutiques dans cette pathologie.
Novembre 2025
La revue du praticien n° Tome 75 / n° 18 PDF